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Dufay: Le Prince d'amours

by Ensemble Gilles Binchois - Dominique Vellard

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1.
Par droit je puis bien complaindre et gemir Qui sui esent de liesse et de joye. Un seul confort ou prendre ne scaroye, Ne scay comment me puisse maintenir. Raison me nuist et me veut relenquir Espoir me fault en quel lieu que je soye. Par droit je puis bien complaindre et gemir Qui sui esent de liesse et de joye. Dechassiés suy, ne me scay ou tenir Par Fortune qui si fort me guerroye, Anemis sont ceus qu’amis je cuidoye Et ce porter me convient et souffrir. Par droit je puis bien complaindre et gemir…
2.
Dona gentile bella come l’oro Che sopra le altre portate corona Come per l’universo si razona, Datime secorso, stella, che moro. Che più non stago in questo purgatoro, Tranquilitate en ver di me fortuna, Dona gentile bella come l’oro Che sopra le altre portate corona. Lasso ja sono di tale martoro Che vivere non posso salvo en una. Qui mi trovo com voy, clara luna, Per sempre servire quella c’adoro. Dona gentile…
3.
4.
Les douleurs dont me prends tel somme Font mon penser tout assommer Et si ne m’en puis dessommer Dont j’ay souvent mau jour et somme. Et sans cesser je compte et somme Pensant tousjours les assommer Les douleurs dont me prends tel somme Font mon penser tout assommer; Mais moy mesmes du coup m’assomme Et se Mort me devoit sommer Et de sa massue assommer Si ne les puis je mettre en somme. Les douleurs dont me prends tel somme…
5.
L’alta belleza tua, virtut’e valore A che so donna m’ai donato amore Quanto più miro el tuo lizado aspeto Angelico, real, digno d’impero, D’amor s’enfiama più l’ardente peto. Svilando ogn’altro fermato e’l pensero In te sol’, dea, signor mio dileto Ché farti anchor contenta certo spero.
6.
Je ne suy plus tel que souloye J’ay perdu tout soulas et joye Devenus suy viel et usé Et m’ont les dames refusé Car plus servir ne les porroye. Jonesse me fault et monnoye Desquels tres enblé je m’aydoye Et pour ce tout par supposé : Je ne suy plus tel que souloye So that I may know your great beauty, virtue and worth, Lady, you have given me your love. The more I contemplate your radiant face, angelic, regal, worthy of an empire, My ardent breast is all the more enflamed with love. Rejecting all else, my thoughts are in you alone, goddess, my beloved sovereign, because I still truly hope to make you happy.
7.
Adieu m’amour, adieu ma joye Adieu le solas que j’avoye Adieu ma leale maistresse. Le dire adieu tant fort me blesse Qu’il me semble que morir doye. De desplaisir forment lermoye Il n’est reconfort que je voye Quand vous esloigne, ma princesse. Adieu m’amour, adieu ma joye Adieu le solas que j’avoye. Je prie a Dieu qu’il me convoye Et doint que briefment vous revoye, Mon bien, m’amour et ma deesse, Car advis m’est, de ce que laisse, Qu’après ma paine joye aroye. Adieu m’amour, adieu ma joye…
8.
9.
Ce moys de may soyons lies et joyeux Et de nos cuers ostons merancolye, Chantons, dansons et menons chiere lye Pour despiter ces felons envieux. Plus c’onques mais chascuns soit curieux De bien servir sa maistresse jolye; Ce moys de may soyons lies et joyeux Et de nos cuers ostons merancolye, Car la saison semont tous amoureux A ce faire, pourtant n’y fallons mye, Carissimi, Dufay vous en prye Et Perinet dira de mieux en mieux : Ce moys de may soyons lies et joyeux…
10.
Estrinez moy, je vous estrineray, Ma seulle amour – De quoi ? – Du cuer que j’ay Pour vous donner ce jour de l’an nouvel. Prenés en gré. – Si fai je amis tres bel Aussy le mien a tous jours vous donray. – Tres grant mercy, pour tant vous serviray Sans departir. – Or bien – dont sans delay A ce bon jour de joye et de revel.
11.
Ce jour le doibt, aussi fait la saison Et le prince d’amours l’a comandé Que tout home voillant acquerir non De vray amant viengne par amisté Pour reciter balade gracieuse Que soit plaisante a sa dame amoureuse Et se tiengne gracieus et joly Joyeusement paré de quelque may Et il aura gueredon de par ly Le primier jour de ce doulx moys de may. Quant est de moy, je ne doy par raison A ce faillir car bien gueredoné Suy par amours de dame de renom Qui me donne toute joieuseté. Quant j’aperchoy sa biaulté merveilleuse, Son doulx regart, sa colour precieuse, Son doulx parler et son maintieng aussy Je ne pourroy avoir soussy n’esmay, Dont j’ai cause de joye estre garni Le primier jour de ce doulx moys de may.
12.
Ne je ne dors ne je ne veille Tant ay fort la puce en l’oreille1, C’est du mains que de souspirer Car contraint suis de desirer Que mort contre moy se resveille. Desir ne veult que je sommeille, L’oeil ouvert, ennuy me conseille Que je transisse de pleurer ; Ne je ne dors ne je ne veille Tant ay fort la puce en l’oreille, C’est du mains que de souspirer. Je n’ay pas la couleur vermeille C’est par vous, dont je m’esmerveille, Comment vous pouvez endurer Que pour vous craindre et honnourer Je souffre doulleur non pareille. Ne je ne dors ne je ne veille…
13.
Resvelons nous, resvelons amoureux Alons au bois tantost cueillir le may Et chanterons chascun un virelay Pour sa dame, s’en serons plus joieux. Alons ent bien tos au may.
14.
Pour l’amour de ma doulce amye Ce rondelet voudray chanter Et de bon cuer luy presenter Affin qu’elle en soit plus jolye. Car je l’ay sur toutes choysie A mon plaisir, sans mal penser; Pour l’amour de ma doulce amye Ce rondelet voudray chanter. Elle est belle playsant et lye Saige en maintieng et en parler Se la veul servir et amer A mon povoir toute ma vie. Pour l’amour de ma doulce amye…
15.
16.
En triomphant de Cruel Dueil, Dueil angoisseux est mon accueil Et tout mon bien n’est que martire Et ne saroie mon mal descripre Ne dire ce dont je me dueil. Triste Plaisir, mon seul recueil M’acompaignera a son vueil Et me fera plorer pour rire, En triomphant de Cruel Dueil, Dueil angoisseux est mon accueil Et tout mon bien n’est que martire.
17.
18.
Je me complains piteusement A moi tout seul plus qu’a nullui De la grieste, paine et tourment Que je souffre plus que ne di. Dangier me tient en tel soussi Qu’eschever ne puis sa rudesse Et Fortune le veut aussi, Mais, par ma foy, ce fait Jonesse.
19.
20.
Mon chier ami, qu’aves vous empensé De retenir en vous merancolye, Se Dieux vous a un bon amy osté Et dessevré de vostre compagnie ? Ne mettés pas en abandon la vie, Priés pour luy, laissiés ce dueil aller Car une fois nous fault ce pas passer. Vous savés bien, contre la volunté De Jhesucrist, ne la verge Marie, Nuls hom ne puet, tant soit hault eslevé De science ne de noble lignie. Tous convenra fenir, je vous affie, Il n’i a nul qui en puist eschaper Car une fois nous fault ce pas passer. Pour tant vous pri, soiés reconforté Et recepvés en gré, je vous supplie Ces trois chapiaux en don de charitté; Autre nouvel ne truis en no partie Pour remettre vo cuer en chiere lie.

about

In the courts of the 15th century, music was a constant companion; the chanson was a daily pleasure, it was a vehicle for poetry, expressed passions, was a remedy for pain, and sublimated the richness of amorous relationships with its mastery and the refinement of its means. The chanson was perhaps the musical form in which Dufay, despite being a man of the Church, best expressed his immense talent. His 80 chansons show great diversity, enabling us to appreciate the constant evolution of the aesthetic of the genre. Throughout this evolution, Dufay was always seen as an absolute master among his peers, owing to the perfection of his writing and its intense expressivity, and enriched the history of music with a masterly oeuvre that went far beyond the stylistic boundaries of the time.
The Ensemble Gilles Binchois chose to record 20 of Dufay’s chansons in which courtly love finds its most beautiful expression and refinement.

Dans les cours du XVe siècle, la musique est une compagne quotidienne ; la chanson est le plaisir de tous les jours, elle véhicule la poésie, exprime les passions, remédie à la douleur, sublime la richesse des rapports amoureux par la maîtrise et le raffinement de ses moyens. La chanson est peut-être la forme musicale où Dufay, pourtant homme d’Église, a pu exprimer au mieux son immense talent. Ses 80 chansons offrent une grande diversité, ce qui permet d’appréhender la constante évolution de l’esthétique du genre. Tout au long de celle-ci, Dufay se place, parmi ses pairs, en maître absolu, par la perfection de son écriture et l’intensité de son expression, enrichissant l’histoire de la musique d’une œuvre magistrale qui dépasse les frontières stylistiques et temporelles.
L’ensemble Gilles Binchois sélectionne ici 20 chansons dans lequel l’amour courtois trouve son expression la plus éloquente et raffinée.

credits

released February 3, 2023

Ensemble Gilles Binchois

Dominique Vellard - conductor

Anne Delafosse - soprano
Anne-Marie Lablaude - soprano
Grace Newcombe - soprano, clavicymbalum
David Sagatsume - alto
Achim Schulz - tenor
Dominique Vellard - tenor, lute
Anaïs Ramage - flute
Viva Biancaluna Biffi - medieval fiddle

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